Changement de paradigme : la représentation de la retraite se révèle comme telle, après comparaison de la génération des anciens et des jeunes d’aujourd’hui. La retraite, autrefois synonyme de repos mérité et de sérénité, est de nos jours perçue de manière différente par ces derniers.
Alors que les seniors voyaient la retraite comme une étape naturelle marquant la fin d'une vie professionnelle active, les jeunes d'aujourd'hui entretiennent un rapport plus complexe et parfois anxieux à cette notion.
Quelle est l’origine de ce changement de paradigme ?
Si vivre plus longtemps représente une avancée considérable, l’allongement de l'espérance de vie pose également la question de la durée de la retraite et de sa soutenabilité financière.
Par ailleurs, la précarité de l'emploi, la multiplication des contrats courts et la nécessité de se former tout au long de la vie ont érodé le sentiment de sécurité professionnelle des jeunes.
D’autres facteurs tels que l’essor des nouvelles technologies, dont l'automatisation et la digitalisation des métiers, font peser l’incertitude sur l'employabilité à long terme et modifient les représentations du travail.
Les inquiétudes des jeunes : un avenir incertain
Les jeunes d'aujourd'hui nourrissent de nombreuses craintes concernant leur future retraite. À commencer par l’insuffisance des pensions qui résulte de l’augmentation du nombre de seniors et de la diminution de celui des cotisants.
Les périodes d'inactivité, les emplois précaires et les interruptions de carrière fragilisent les droits à la retraite et rendent difficile l'accumulation de droits suffisants.
Les réformes successives des systèmes de retraite génèrent également de l'incertitude et suscitent des interrogations sur la pérennité des acquis.
Les raisons de ce décalage : un contexte socio-économique en mutation
Les différences de perception entre les générations s'expliquent par l'évolution du contexte socio-économique, avec entre autres, la fin des Trente Glorieuses. La période de forte croissance économique et de plein emploi, qui a profité aux générations précédentes, est en effet révolue. Les jeunes font face à des inégalités de revenus et de patrimoine, lesquelles se creusent de plus en plus, accentuant les disparités en matière de retraite.
Les freins et les enjeux
Ce décalage générationnel pose de nombreux défis non seulement pour les épargnants, mais aussi pour les pouvoirs publics. En ce qui concerne les jeunes, ceux-ci sont mal informés sur leurs droits et leurs obligations en matière de retraite. De plus, les régimes en place sont souvent complexes et difficiles à appréhender, en plus des réformes successives qui apportent leurs lots d’incertitudes. Ainsi, la crise de confiance envers les institutions publiques érode la confiance dans les systèmes de retraite.
Quels sont les leviers ?
Il est nécessaire de rendre les systèmes de retraite plus transparents et plus lisibles. De plus, encourager l'épargne retraite supplémentaire est essentiel pour assurer un niveau de vie décent à la retraite. Il s’agit de compléter les pensions issues du système par répartition avec celles du système par capitalisation. En d’autres termes : souscrire à un ou plusieurs placements destinés à épargner pour la retraite, par exemple le Plan d’épargne retraite (PER) qui reprend les avantages à la fois des anciens produits et de l’assurance-vie.
Notons que le PER connaît de plus en plus de succès, non seulement auprès de ceux ayant intégré la vie active, mais aussi des plus jeunes, tels les étudiants et dans l’ensemble, les 18-25 ans.